Le baiser du confesseur
signé ‘Clovis Trouille’ (en bas à droite); inscrit ‘LE BAISER DU CONFESSEUR’
(en bas au centre sur le cadre de l’artiste); signé et inscrit ‘le baiser du
confesseur Clovis Trouille 57 Avenue Mathurin Moreau Paris 19e’ (au revers);
inscrit ‘le baiser du confesseur’ (sur le châssis)
huile sur toile dans le cadre de l’artiste
Image: 65.3 x 54.3 cm.
Cadre de l’artiste: 80 x 70 x 3 cm.
Peint en 1947
Un évènement de sa jeunesse d’étudiant. La
connaissance d’une jeune fille d’Amiens de la société de
sa mère. On taira son nom. Clovis Trouille se détourna
complètement de la jeune fille qu’on lui désignait en vue
d’un mariage. Celle-ci, folle de lui, ne trouva refuge que
dans la vocation religieuse. Un jour, au cours de la guerre
14-18, profitant d’une permission après la bataille de
L’Argonne – il visite à nouveau la cathédrale d’Amiens –
pour y rencontrer, à sa grande stupeur, « la religieuse »
qu’il avait refusé d’épouser. Mais peut-être pas sans
l’aimer un peu. Dans le croisement de leurs regards, que
se passa t-il ? On peut penser que Clovis Trouille reçut un
choc au cœur très troublant puisqu’il peignit dans le grand
âge Le Baiser du confesseur dans la cathédrale d’Amiens.
Cet envoûtant tableau illustre autant l’émotion de ce
moment que la passion de la religieuse portugaise pour
le chevalier de Chamilly – autant que l’histoire d’Héloïse
et Abelard -, m’a dit plus tard mon père. À propos des
lettres de la religieuse portugaise qu’il m’avait donné à lire,
dans ma jeunesse, il en exalta la beauté, l’émotion si pure
de cette pieuse âme. Texte dont la qualité littéraire lui
rappelait Mme de La Fayette.
(Alice Lambert)
This goes back to an episode that occurred during his
student days. He met a young girl from Amiens who
worked in his mother’s company. We will not mention her
name. Clovis Trouille completely walked away from this
young woman he had been assigned to marry. Yet she
was crazy about him and found peace only in her religious
vocation. One day, during the First World War, while on
leave after the Battle of the Argonne, he visited Amiens
Cathedral again, only to find himself face to face with ‘the
nun’ he had refused to marry. But perhaps not without
loving her a little. What happened when their eyes met?
It is likely that Clovis Trouille received a very disturbing
shock to the heart, part of which he expressed when he
painted Le Baiser du confesseur in Amiens Cathedral.
This captivating painting illustrates the emotion of that
moment as much as the Portuguese nun’s passion for the
Chevalier de Chamilly – as much as the story of Héloïse
and Abelard, my father later told me. With regards to
the letters of the Portuguese nun that he had given me
to read when I was young, he praised her beauty and the
pure emotion of this devout soul. A text with a literary
quality that reminded him of Mme de La Fayette.’
(Alice Lambert)