CARNET D’HUBERT NYSSEN
5 août –Départs et retours me l’ont si bien donné, ce tournis, et de surcroît le soir à table j’avais si fort l’impression d’être un fantochin tombé de la voiture-balai, que je me suis levé pour aller piquer une tête dans la grande profondeur du sommeil. J’y ai passé huit heures dans des décors de Clovis Trouille. Conrad prétend qu’il est impossible de faire partager la sensation du vécu. Mais que dire alors de la sensation du rêvé ! C’est bien en quoi le peuple des humains est un ramassis de piètres traducteurs et de médiocres interprètes. Et ceux qui s’en sont bien tirés ou se sont distingués, il est à parier qu’ils ont presque tout inventé.