L’Oasis ou Odalisque
L’Oasis ou Odalisque signé ‘Clovis Trouille’ (en bas à gauche)
huile sur toile dans le cadre de l’artiste
Image: 60.3 x 73.5 cm.
Cadre de l’artiste: 72.3 x 85.2 x 5 cm.
Peint en 1942-43
Dans une tente aux motifs colorés, entrouverte sur
une oasis luxuriante, une femme allongée à même
les tapis chamarrés, la poitrine nue elle s’évente et
semble à travers ses yeux mi-clos nous lancer un
regard alangui.
Cet Oasis est l’héritage d’un Orient fantasmé et
sensuel que Clovis Trouille découvre à travers les
films et les lectures de son enfance, dans une lettre
à ses amis Maurice Rapin et Mirabelle Dors, il se
décrit comme un « ancien lecteur enthousiaste
des Mille et une nuits ». Il déclinera ce thème
dans plusieurs tableaux reprenant les poncifs du
Moyen-Orient fantasmé : charmeuse de serpent
(Femme au serpent, 1943) , harem, guerriers
berbères, et danseuse du ventre (La danseuse du
ventre au bordel, ou Courtisane arabe, 1942).
Clovis Trouille dans sa correspondance place
son œuvre dans la continuité des Odalisques
orientalistes du XIXe siècle, mais aussi de la
peinture de Matisse dont il admire les talents de
coloriste bien qu’il le critique sur la question du
dessin préférant rester « académique » selon ces
mots, car ‘quand, en effet, on déforme le dessin
d’une femme, qu’on la «cubise», le sex-appeal s’en
va et ces excentricités de dessin n’excluent pas la
banalité.’ (Lettre à Maurice Rapin, 12 mai 1962).
In a colourful, patterned tent, opening out onto a
lush oasis, a woman lies down on the multicolored
carpets, with her naked breasts and bosom, as
she fans herself and seems to languidly gaze at the
viewer with her half-closed eyes.
In a letter to his friends Maurice Rapin and
Mirabelle Dors, Clovis Trouille described himself
as an ‘enthusiastic former reader of the 1001
Arabian Nights’. He returned to this subject in
several paintings that tackled the clichés of the
Middle East fantasy: such as the snake charmer
(Femme au serpent, 1943), the harem, the Berber
warriors and the belly dancer (La danseuse du
ventre au bordel, ou Courtisane arabe, 1942).
In his correspondence, Clovis Trouille placed
his work in the continuity of the Orientalist
Odalisques of the nineteenth century, as well as
of Matisse’s paintings. He admired the latter’s
talent as a colourist, although he criticised him
on the question of drawing, preferring a more
‘academic’ approach, as he explained in his own
words: ‘When, in fact, one distorts the drawing of
a woman, when one “cubicises” her, the sex appeal
is gone and these eccentricities of drawing do
not exclude banality’. (Letter to Maurice Rapin,
12 May 1962).